mercredi 29 octobre 2008

D-Zaka no satsujin jiken

Aka D-Slope murder.
4 ans après sa version du promeneur dans le grenier, Akio Jissoji revient vers Edogawa Rampo pour cette histoire de meurtre autour de fausses estampes sado-érotiques.
On y rencontre une partie du casting du film de 1994, notamment Kyusaku Shimada qui reprend le rôle du détective Akechi, mais aussi de nouveaux acteurs de poids dont Hiroyuki Sanada et Ittoku Kishibe.

Une ambiance dense à l'épaisse moiteur érotique, des images marquées par un style expressioniste de circonstance délimitent un univers dans lequel on s'immerge de bonne grâce.
Une réussite.

D-Slope murder, Akio Jissoji, 1998 :

mardi 21 octobre 2008

Promeneur dans le grenier

Après Noboru Tanaka en 1976, c'est au tour d'Akio Jissoji de s'y coller en 1994, pour le 100ième anniversaire de la naissance de Rampo. Le scope cède le pas à un format panoramique plus serré, la lumière se fait plus rare, l'univers dans lequel évoluent les protagonistes semble encore plus confiné. Ambiance, ambiance...

Le DVD japonais Geneon contiendrait une "uncut version" selon Cdjapan, habillée de quelques floutages occasionels et dénuée de sous-titre.

Watcher in the Attic, Akio Jissoji, 1994 :

mercredi 15 octobre 2008

Mondo Macabro 2009

Après la sortie prochaine de Assault: Jack the Ripper et Watcher in the Attic, l'éditeur devrait en 2009 continuer à visiter le roman porno avec 4 titres au moins.
Il s'agirait de Female Prisoner: Caged de Konuma (1983), de Sins of Sister Lucia, un nunsploitation de Koyu Ohara (1978), Showa woman: Naked Rashomon de Chusei Sone (1973) et The Marquis De Sade's Prosperities of Love de Akio Jissoji (1988).

Ce dernier n'est d'ailleurs pas à proprement parler un roman porno, cette ligne ayant trouvé son terme au printemps 1988, et est sorti sous la bannière Ropponica (en référence à ROman POrno NIKKAtsu).
Je tente une traduction du résumé tiré du Sex Films de Weisser : "L'histoire se passe au début de l'ère Showa, vers 1925. Un comte mène une vie de débauche, entre orgies nocturnes et parties SM, et possède un théâtre dans lequel il s'amuse à produire des pièces dont les rôles sont tenus par ses amis. En l'occurence, il est en train de préparer une version des Malheurs de la vertu de Sade. Le rôle de Juliette échoit à sa femme, ce qui implique qu'elle joue des scènes d'intimité sexuelle avec le personnage principal, ainsi que plusieurs sessions SM..."

La bande-annonce japonaise :


Et puisque Katan Amano semble avoir obtenu une certaine notoriété publique suite à la présence d'une de ses poupées sur la pochette du CD d'une célébrité française, signalons que son travail est présent dans ce film. Des captures :





Enfin Showa woman: naked rashomon, la bande-annonce japonaise de ce très solide film de Chusei Sone.

lundi 13 octobre 2008

Sans sous-titre

Mukashi mukashi...

Avant l'apparition de la vidéo domestique, les films se voyaient en salle. Il existait bien des versions en bobines super 8 pour la projection à domicile, mais la pratique n'était pas franchement répandue.
Et en salle, il n'est pas fréquent qu'un film étranger soit projeté sans doublage ni sous-titres permettant la compréhension des dialogues par les autochtones. Les exceptions existent, mais elles sont rares.

Avec l'arrivée de la VHS, puis surtout avec sa démocratisation et la baisse du prix du matériel, on a pu faire des duplications de films. Et du coup des échanges par la poste. Dans le monde entier (ou presque).
Evidemment aujourd'hui le procédé semble lourd et fastidieux, mais pour la première fois il était possible sans dépenser des fortunes d'avoir accès à plein de films ignorés par les distributeurs locaux. Et donc dans le tas, des films sans sous-titres dans des langues diverses et variées.
En ce qui concerne l'asie, les hong-kongais avaient l'extrême amabilité (même si ce n'était pas à notre intention) de mettre des sous-titres anglais sur leurs bandes. Ce n'était pas le cas des japonais. Il y avait bien VSOM qui traduisait certains titres, mais au prix d'une qualité très dégradée, en plus d'une bonne quantité de dollars.
Bref, c'est probablement à cette époque que la vision de films sans sous-titres dans une langue inconnue du spectateur s'est développée.

Or la VHS repose désormais dans son cercueil, et les DVD et divers formats de vidéo numérique permettent de nombreuses adjonctions ou bidouillages de sous-titres. Hélas la pratique du fansub est restée pour une bonne partie cantonnée au domaine de l'animation japonaise. Pas que ce soit inexistant dans d'autres domaines cinématographiques, mais plus rare, moins assidu.

Donc la question se maintient : quel sens cela a-t-il de regarder un film dont on ne comprend pas les dialogues ?

A l'évidence, et même avec le concours d'un synopsis, la perception de l'oeuvre sera différente. Moins sensée probablement, mais plus sensorielle. Une autre forme d'immersion.
Tous les films ne se prêtent pas au jeu, et découvrir ainsi un documentaire historique peut se révéler ennuyeux ou frustrant.
Mais voilà, les japonais ne mettent pas systématiquement de sous-titres anglais sur leurs DVD, et Geneon sort des titres qui ne peuvent pas laisser insensible.

Ainsi Ningyo Densetsu (Mermaid Legend 1984) de Toshiharu Ikeda reste-t-il magnifique sans la compréhension des dialogues, avec sa musique envoutante, ses sublimes passages sub-aquatiques, sa sauvage scène de massacre post-coïtal et son hécatombe finale inoubliable.



Nureta koya o hashire (Retreat through the wet wasteland 1973) de Yukihiro Sawada, Roman Porno en forme de film noir désespéré se comprend dans les grandes lignes sans trop de difficultés. Cette histoire de flics pourris s'ouvre sur un braquage avec viol et se referme avec un scène plus sauvage encore.
Au milieu erre un personnage amnésique qui rencontre une jeune fille dans le train :



Evidemment, si on m'offrait des sous-titres français ou anglais pour ces films, je prendrais sans hésiter. Mais il n'y en a pas pour l'instant, et l'expérience qu'est la vision de chacun d'entre eux en l'état, ben c'est pas du pipi de chat.